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Les héritages du siècle des Lumières et de l'indépendance américaine

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Les héritages du siècle des Lumières et de l'indépendance américaine Empty Les héritages du siècle des Lumières et de l'indépendance américaine

Message  EstherW Sam 8 Oct - 23:14

1 Les évolutions démographiques et les périodisations du XIXème siècle

Limites géographiques : L'Europe.

A) Les évolutions démographiques : 4 grands traits

- Moins d'un milliard d'habitants sur la planète en 1800, environ 1,6 milliard en 1900.

- La part de l'Europe est considérable et tend à se renforcer. Elle fait plus que doubler. Cette augmentation a de nombreuses conséquences :
- Conséquences économiques : elle pose le problème de la subsistance
- Problème de ressources
- Problème sur le marché du travail
- Elle augmente la pauvreté et la misère
Malthus suggère de baisser la natalité dans les classes pauvres afin d'éviter cette misère et ces conséquences négatives.

- Cet accroissement démographique explique que de l'Europe, beaucoup d'hommes partent vers d'autres continents. À cette époque l'Europe à l'inverse d'aujourd'hui, était une terre d'émigration.
Cette émigration contribue à tripler la population de l'Amérique latine par exemple. Elle est la plus importante vers l'Amérique du Nord (aux États-Unis
notamment), où la population est multipliée par 13.

- La croissance démographique des pays qui s'industrialisent est supérieure à celle des pays colonisés. En effet, ce sont les pays industrialisés qui connaissent le recul de la mortalité en premier.

Au début du XIXème, 1/5 des habitants du monde est européen, quant à ¼ à la fin de ce siècle.
L'objet central de ce cours sera approche problématisée des sociétés politiques.

B) Quand commence et quand finit le XIXème siècle ?

1) Délimiter le XIX ème : dès 1789

Marc Bloch : « Aucune loi de l'histoire n'impose que les années dont le millésime se termine par le chiffre 1 coïncident avec les points critiques de l'évolution humaine ». Càd qu'un siècle n'est pas forcément définit par des dates concrètes (par exemple, de 1801 à 1900) mais par des évènements ou des périodes. Siècles historiques ne coïncident pas nécessairement avec les siècles arithmétiques.

Léon Daudet dans « Le stupide XIXème siècle » affirme que le XIXème se déroule entre 1789 et 1914. 1789 est en effet le point de départ d'une période de progrès. 1914 marque le début de la première guerre mondiale. L'idée est alors que le long XIXème est suivi par un court Xxème siècle (1914-1989).

2) Eric Hobsbawm et le long XIX ème siècle

Eric Hobsbawm divise ainsi le XIXème :
-> L'ère des révolutions 1789-1848
-> L'ère du capital 1848-1880
-> L'ère des empires 1880-1914


3) Autre délimitation : Élie Halevy
On peut considérer que périodes de tensions entre 1880-1890, qui dessinent futures tensions de la première guerre mondiale appartiennent déjà au Xxème siècle.
Il existe également d'autres délimitations possibles, selon le pays auquel on s'intéresse par exemple. Selon Elie Halevy, la retraite politique de Gladstone (premier ministre britannique à plusieurs reprises) en 1894 marque l'entrée dans un nouveau siècle. Par ailleurs, la guerre des Boers (1880-1881), la mort de la reine Victoria en 1901 et « l'entente cordiale » ne font pas partie du XIXème siècle anglais. (périodisations différentes selon nation auxquelles on s'intéresse)

4) La « crise de fin de siècle »
Bataille d'Adoua en 1896 → défaite importante pour Italie, mais première défaite d'une nation colonisatrice face à pays colonisé (Ethiopie)
1898 : Espagne perd face aux E.-U. Possessions de Cuba et des Philippines.

5) Penser l'histoire du siècle
Le Royaume-Uni tient une place très importante dans la hiérarchie des puissances. Le XIX marque également l'affirmation de la puissance américaine (c'est aussi ce que suggère victoire des USA face à l'Espagne en 1898).

Ce siècle sépare deux âges guerriers : 1792-1815 (guerres européennes - les différentes luttes par la guerre de Napoléon) et 1914-1918 (la première guerre mondiale). Entre ces deux âges caractère limité des conflits n'a pas fait disparaître menace de guerre pour européens mais a pu leur faire espérer le progrès. XIX est traversé par la foi en le progrès, cette confiance trouve sa source dans l'héritage du XVIII, le siècle des Lumières.

2 Les héritages du siècle des Lumières

A) De la lumière aux Lumières
1) La lumière et les Lumières

Hazard : « La lumière, ou plutôt les lumières, est un mot magique que l'époque s'est plu à dire et à redire ».
Siècle a été plein de projets sur la physique, sur la propagation de la lumière au sens concret.
Tous les termes de lumière ont un sens concret et un sens métaphorique. En effet, le contraire de lumière n'est pas obscurité, mais obscurantisme et fanatisme.

2) Dans les arts
Exemples :
La Flûte Enchantée de Mozart. On a affaire à un combat symbolique de la lumière sur « la reine de la nuit ».

La Création de Josef Haydn. Thème religieux, où l'on rappelle qu'avant la Lumière régnait l'obscurité. « Et Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fût »

3) Les Lumières
Il ne faut pas se représenter Lux (=Lumière) comme formant système unifié voué à triompher. Poulot souligne que l'unicité des Lumières est discutable. Les hommes des Lumières certes avaient des ambitions universalistes, mais ces ambitions étaient très variables. Généalogie des nationalismes commence bien au XVIII ème.

Le temps fort du siècle des Lumières a lieu entre 1730 et 1770 dans les couches supérieures de la société. On peut presque parler d'une première société d'abondance, car on constate abondance des produits consommés et de livres lus. Il est symbolisé par l'abondance de livres et de publications. Par exemple, De l'esprit des lois (1748) – Montesquieu ; Histoire Naturelle (1749-1789) - Buffon ; L'encyclopédie – Diderot et D'Alembert. À la fin du siècle, on voit disparaître des auteurs : Voltaire et Rousseau en 1778, Diderot en 1784, Buffon en 1788.

On a parlé de période de pré-révolution, et dans domaine des arts de pré-romantisme. Dans la mesure où apparaissent problèmes et tendances... À condition de ne pas croire que pré-romantisme et pré-révolution étaient fatalement liés.



B) La science et l'homme, la science de l'homme
1) Le savant et les sciences
La science au XVIIIème siècle connait des avancées considérables, on voit se développer une identité professionnelle et sociale de « savant ».

« la raison évolue avec les connaissances qui l'alimentent et les possibles qu'elle ouvre lui servent d'horizon. Sciences se développent sur un fonds culturel toujours daté, et qu'elles contribuent à dévaluer du simple fait de leur progrès » Citation de Gérard Simon

On voit s'ouvrir un chemin vers l'idée d'évolution.
Physique se développe, chimie rompt avec l'alchimie.
L'esprit scientifique passe « du monde clos à l'univers infini ».

2) L'homme
Hume dit même « the science of man is the only solid foundation for the other sciences ». Quant à Kant, il définit les Lumières comme la sortie de l'Homme hors de l'état de tutelle.

« L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer. Que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger. » (Voltaire / 1694-1778 / Les Cabales, 1772)
L'homme s'éloigne également de Dieu, et surtout du fanatisme.

Les physiocrates, qui croient en la force de la nature et dont le chef de file est Quesnay, pensent que l'État doit respecter les lois naturelles, et ne pas intervenir dans les affaires des hommes.
De plus, à l'époque, les philosophes avaient aussi un rôle d'historiens, par une méthode visant l'utilité morale de l'histoire.

C) Action et médiation

Paul Bénichou dans Le sacre de l'écrivain, parle de « l'avènement d'un pouvoir spirituel laïc dans la France moderne ».

Selon Dupront, l'Europe a permis l'inscription de la pensée des Lumières dans le concret.

On observe l'existence d'une ligne entre St-Malo et Genève, au-dessus de laquelle les hommes sont beaucoup plus alphabétisés qu'au Sud. (On peut questionner cette alphabétisation étant donné que le critère pris en compte ici n'est que la signature du contrat de mariage).
En effet, la nouveauté est certes présente, mais surtout dans les villes, et dans les élites. Elles n'est donc pas accessible à tous.


Selon Alexis de Tocqueville, c'est dans la littérature que se trouve une démocratie imaginaire de la France. Les Lumières sont révolutionnaires, non pas parce qu'elles offrent directement des solutions sans réflexion, mais dans la mesure où elles enclenchent le processus de progrès.

3 Les leçons de l'indépendance américaine

On note trois aspects de cette indépendance :
- une révolution politique
- une révolution sociale
- l'indépendance en elle-même

A) Une révolution politique

Qu'en est-il au départ ?
Il n'y a non pas une seule colonie mais treize : la Virginie, le Massachusetts, le New Hampshire, le Maryland, le Connecticut, Rhode Island, le Delaware, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Pennsylvanie, la Géorgie et la province de New York.
La communication entre ces colonies n'était pas facile. Les obstacles terrestres sont les fleuves côtiers, quant à la traversée transatlantique, il faut compter environ 40 jours. L'immensité de ce territoire permettait donc aux habitants de disposer d'une relative autonomie locale.

Vers 1770, on compte environ 2 millions d'habitants, et 80% des colons viennent des îles britanniques, 60% sont d'origine anglaise.
Gouverner sur ces treize colonies n'est pas facile : pour 9 des colonies, un gouverneur est élu par le conseil privé dans les colonies royales, il est élu par les citoyens ou les propriétaires pour les autres.

Se pose alors un problème de légitimité dans la gouvernance, et le principal motif de tension est financier. La guerre de sept ans (conflit majeur en 1756-1763 souvent comparé à Première Guerre Mondiale car il s'est déroulé sur de nombreux théâtres d'opérations : Europe, Amérique du Nord, Inde... Il opposa le Royaume de France et le Royaume de G-B d'une part, l'Archiduché d'Autriche et le Royaume de Prusse d'autre part) a notamment contribué à distendre les liens en la métropole britannique et ses colonies.

De plus, les français sont installés au Nord des US (au Canada) et au Sud-Ouest (en Louisiane), ce qui fait obstacle à une possible expansion britannique.

Facteurs de tension :
- Le Stamp Act en 1765 (dans les treize colonies, tous les documents, permis, contrats commerciaux, journaux,... devaient être munis d'un timbre fiscal. Cette loi fut votée afin de couvrir les coûts de la présence militaire nécessaire à la protection des colonies) qui a été fortement contesté par de nombreux colons avant d'être abrogée.
- Le Tea Act en 1773 (permettait à la Compagnie anglaise des Indes orientales de vendre son thé aux colonies d'Amérique sans taxes) qui conduit au boycott de thé par les colons américains et à la Boston Tea Party.

Citation de Laboulaye

Après l'indépendance, on rompt le lien avec la métropole, et on remplace la figure du roi par celle des pères fondateurs (qui équivalent à notre Marianne). Les enjeux restent importants : quelle organisation pour les états ? Le fédéralisme ou non ? Deux partis s'opposent alors : Le Federalist Party et le Republican Party (qui correspondent au parti démocrate américain d'aujourd'hui).

B) Une révolution sociale

La révolution est démocratique, mais socialement conservatrice. Dans cette nouvelle société, les plus dominés sont les Indiens et la communauté noire.

La propriété est une question cruciale. Deux décisions majeures :
- saisie des terres et des biens des loyalistes
- l'Ordonnance sur la terre

Citation de Jacques Portes

C) Naissance d'une nation

L'indépendance ne signifie pas l'unité ou le sentiment d'appartenance à un ensemble (les États-Unis). De plus l'hétérogénéité des conditions économiques de chaque état est l'obstacle majeur à la création d'un sentiment d'appartenance à une même nation.

Les limites à l'unité doivent donc beaucoup à l'économie. Dans le Sud, la culture du tabac ne nécessite pas beaucoup de main-d'oeuvre. En 1793, l'invention de la machine à égrener le coton par Eli Whitney développe l'industrie de tissage et de filage.

La guerre entre les États-Unis et le Royaume-Uni entre 1812 et 1815 joue un rôle important dans l'unité américaine. De cette guerre datent par exemple l'hymne national américain et la figure de l'Oncle Sam.

EstherW
Invité


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