triplette 38
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G ...
Voir le deal
599 €

le printemps des peuples en Europe : causes et conséquences

Aller en bas

le printemps des peuples en Europe : causes et conséquences Empty le printemps des peuples en Europe : causes et conséquences

Message  Paullaurent Lun 14 Nov - 12:14

Paul. L pour les copyrights ...


Au début de l’année 1848, une vague insurrectionnelle déferle sur l’Europe sur fond d’aspirations libérales, nationales et à présent démocratiques.

Si la Révolution parisienne est incontestablement celle qui eut la plus grande portée, ce mouvement a ébranlé toutes les puissances européennes, excepté la péninsule ibérique, la Scandinavie, le Bénélux ou encore la Grèce, avec plus ou moins de force.

Ces révoltes, appelées «printemps des peuples» de manière quelque peu abusive car finalement elles se soldent par un échec, marquent un véritable tournant dans l’Histoire du XIXème siècle et ouvrent la voies aux grandes transformations du XXème siècle.

En quoi cette révolution a-t-elle constitué un point de rupture entre l’ordre issu du congrès de Vienne et l’Europe de la fin du XIXème siècle ?

Pour comprendre les enjeux de cet évènement, il nous faudra revenir dans un premier temps sur les causes qui ont entraîné ces soulèvements populaires, puis nous verrons en quoi il a mis fin au vieil ordre post napoléonien pour entrer dans une nouvelle ère qui préfigure les bouleversements du XXème siècle.


Une conjoncture de crise dans laquelle se réveillent les vieilles revendications nationalistes et libérales.

Les causes structurelles : le cadre séculaire de l’A.R est inadapté au monde moderne de l’industrialisation et de l’Etat-nation.

on a une révolution démographique qui fait passer la pop de 190 millions (1815) à 266 millions (1848) + révolution agricole qui dégage une m.o importante pour les industries naissantes. Le capitalisme se développe et s’oppose violemment aux droits féodaux, aux corvées, aux privilèges qui sont toujours appliquées dans certaines parties de l’Europe.

aspirations libérales : il faut terminer la révolution de 1789

L’objectif des révolutionnaires étaient clairement de terminer la Révolution de 1789
«Voici la Révolution française qui recommence, car c’est toujours la même» Tocqueville
Et en effet, tous les pays qui firent la Révolution dans les dernières décennies du XVIIIème la refont en 1848 (mise à part la Pologne, exsangue après la répression de 1831, qui connut tout de même en 1846 des jacqueries en Galicie, et les Etats-Unis qui connaîtront une guerre civile douze ans plus tard)

Les peuples ne supportent plus leur soumission totale aux monarques absolues.

Le libéralisme, la doctrine théorisée par Benjamin Constant dans Principes de Politique, se répand dans toute l’Europe.
Il faut consolider la classe bourgeoise (Selon lui, la grande conquête de la Rvl est d’avoir permis à la classe moyenne d’accéder au pouvoir) et préserver les lib des individus de toute atteinte étatique
- liberté d’opinion
liberté religieuse
propriété
Le libéralisme est en réalité différent de la démocratie qui est «la vulgarisation du despotisme» et qui en privilégiant l’égalité entre les individus renforce le rôle de l’Etat qui opprime les individus.
=> il faut un régime représentatif avec des représentants appartenant à la classe possédante : le suffrage censitaire est pour Benjamin Constant la garantie suprême du libéralisme politique car seule la politique donne aux citoyens assez d’intérêt pour participer efficacement au gouvernement, pour «acquérir les lumières et la certitude du jugement».

Ainsi, c’est là que l’on voit que l’Europe est très hétérogène :
en Europe occidentale, en première place de laquelle on retrouve la France, la politique est déjà libérale (les doctrinaires : Guizot (politique conforme à cette philosophie de 1840 à 1848, Royer-Collard (girondin attaché à la monarchie parlementaire, il sera le chef de file des modérés et doctrinaires sous Louis XVIII et lancera à Charles X l’adresse des 221), en Angleterre par Canning), et c’est un gain des révolutions précédentes : la Révolution de Juillet, contre les ultras, est la révolution libérale en France, celle de 1848 est la démocratique, et celles de la fin du XIXème seront sociales (René Raymond) : On veut en fait aller plus loin : c’est la démocratie : suffrage universel, égalité civile (c’est le refus de Guizot d’élargir le corps électoral qui entraînera les soulèvements)

Pour Tocqueville, libéralisme et démocratie sont compatibles. Car si la démocratie égalitaire a pour corollaire l’augmentation des pouvoirs de l’Etat, «c’est dans la commune que réside la force des peuples libres».

- En Europe centrale et méridionale, on cherche à obtenir les gouv et les institutions de 1789 : aspirations libérales.


aspirations nationales

Le congrès de Vienne avait tenté de figer la carte européenne en étouffant les revendications nationales post-napoléoniennes (Cortes, carbonari, Burschenschaft, les décabristes): les grands empires avaient été renforcés et la Sainte-Alliance se voulait le garde-fou de cette réinstauration de l’A.R. La crise grecque a ouvert les brèches de l’aspiration nationale.

Le nationalisme désigne l’orgueil national, la volonté expansionniste et dominatrice d’une nation. (définition de Jacques Godechot)

plusieurs origines aux revendications nationales :
Les Lumières, la Révolution Française : droits naturels, principe de représentation de la souveraineté nationale de l’abbé Siéyès, la France est la Grande Nation. Napoléon diffusera ce principe en premier dans l’Europe avant qu’il ne se retourne contre lui (corps franc de Lützow, les Cortes) : discours à la nation allemande de Herder
le romantisme qui s’oppose au cosmopolitisme et à l’universalisme des Lumières : il enracine la nation dans le sol et le sang (blut und boden) --> notion de Vaterland et Heimat. On met en avant l’histoire, la culture, la langue : Michelet, Massini.
- encore les libéraux ou les démocrates

En Allemagne, le nationalisme est lié aux aspirations à l’unité. Cela commence avec la Burschenschaft allemande en 1817 mais l’Autriche exerce un contrôle très fort. C’est finalement l’économie avec le Zollverein : union douanière entre les Etats.

C’est en Italie que le sentiment national est en pleine effervescence. Puisant ses racines dans les Lumières italiennes (Illiminismo), le risorgimento (résurrection, renaissance) veut rétablir la grandeur de l’Italie libre et indépendance. Nabucco de Verdi touche les masses.

3 expressions politiques :
carbonarisme de Buonarroti (qui s’essouffle avec les révoltes de 1830)
mazzinisme avec la Jeune Italie puis la Jeune Europe pour diffuser ce courant démocratique, libéral et chrétien. Mais les complots échouent.
néoguelfisme de Gioberti, qui prône une confédération de principautés constitutionnelles sous l’autorité du pape. --> Pie IX élu en 1846 prend une série de mesures libérales (large amnistie, conseil consultatif, etc).

En Autriche, Etat multinational, chaque région aspire à son indépendance dans une conjoncture favorable : le pouvoir est affaibli et Metternich a vieilli.
Bohême : aspiration tchèque, journal nationaliste Bulletin, travaux de Safarik
Slovaquie : poète Kollar décrit l’oppression hongroise et allemande
Yougoslavie, avec le poète Gaj

Les causes conjoncturelles

la crise économique

- mauvaise récolte à cause des conditions météorologiques (printemps pluvieux, été sec) => hausse des prix
- maladie de la pomme de terre (nourriture des plus pauvres) => grande famine en Irlande et disette dans le reste de l’Europe
des entreprises ferment car elles n’ont plus de débouchés dans le monde rural ni même dans les villes avec la chute du pouvoir d’achat => chômage

mécontentement et troubles :
en Irlande, la révolte d’O’brien et Mitchell est sur le point d’éclater
émeutes en France, pillages, jacqueries, l’«émeute des pomme de terre en Allemagne».


crise politique

L’Etat n’intervient que tardivement (interdiction d’exportation les grains, puis importations massives de céréales russes et américains) pour protéger ses populations.

=> violentes accusations du gouvernement qui se retrouve affaibli : la colère gronde.

L’évènement capital est l’élection de Pie IX au pontificat suprême.
pape libéral, social (il s’occupa de milliers d’orphelins), il voulait concilier religion, progrès et réformes libérales : «pape idéal» selon Gioberti
=> on voyait en lui celui qui transformerait l’Italie en lui donnant liberté et indépendance.
Il accorda une amnistie générale, mis en place une assemblée consultative avec des laïcs, un conseil des ministres.

Mais on fut déçu de ces réformes esquissées, on n’allait pas assez loin => frustration populaire.

=> Début de l’embrasement, entre révolutionnaires qui les trouvaient insuffisantes et les conservateurs trop novatrices, avant de devenir antiautrichiennes quand l’Autriche riposta.

Véritable poudrière italienne, l’étincelle ne demande plus qu’à s’embraser.


Le prétexte

Cela commence dans le royaume des Deux-Siciles où l’on réclame la Constitution de 1812, et une nouvelle Constitution est donnée par Ferdinand II :
deux chambre, la Chambre des pairs élus par le roi, et celle des députés élus au suffrage censitaire
liberté de la presse

=> cela gagne toute l’Italie : Gênes, Venise

Puis révolution parisienne, le prétexte est le refus de Guizot à la demande formulée par la légion de la garde nationale du XIIème arrondissement d’organiser un banquet. On voulu l’organiser malgré tout, et cela dégénéra, on érigea des barricades et on proclame la république.

L’agitation gagne ensuite l’Allemagne, l’Autriche, la Prusse et relance la révolution italienne.

Malgré son sévère échec, le printemps des peuples inaugure les nouveaux enjeux du XIXème siècle.

A) La fin du «système de Metternich» nuance le triomphe de la Réaction

Les soulèvements sont isolés, urbains (ils touchent peu les masses rurales : en témoigne l’élection d’une majorité conservatrice, de plus seulement Lyon et Paris se sont révoltés) et déchirés entre monarchistes et républicains, libéraux et démocrates, modérés et radicaux, libéraux et nationalistes (les libéraux autrichiens se sont opposés aux nationalistes hongrois et tchèques)

En outre, l’armée resta fidèle aux souverains => la réaction fut rapide en France et en Autriche où l’on revient sur toutes les concessions faites (on dissout l’assemblée constituante, l’empereur François Joseph Ier a tous les pouvoirs). Au royaume des deux Siciles, la Constitution octroyée est abrogée, de terribles représailles s’abattent sur les révolutionnaires, tandis que l’Autriche s’impose petit à petit dans le nord (au Royaume du Piémont, Charles-Albert abdique pour son fils Victor Emmanuel). Napoléon III renverse la république romaine de Mazzini et restaure le pape.

Mais l’ordre européen du système Metternich est révolu : les nouveaux hommes d’Etat (Napoléon III, Bismarck, Cavour, Schwarzenberg en Autriche, Gortchakov en Russie) se tournent vers leurs intérêts nationaux et n’hésiteront pas à mener des guerres : guerre en Crimée France >< Russie.

Ce n’est plus l’alliance des souverains contre leurs peuples mais le repli de chaque dirigeant sur sa nation.

La marche vers l’Etat-Nation et la démocratie

Si la réaction l’emporte, la révolution de 1948 a impulsé une véritable dynamique au processus d’émancipation en Allemagne et en Italie.
Les italiens ont bien compris les erreurs de 1849, à savoir la désorganisation des révolutionnaires et le manque de soutien. Cavour, président du conseil de Victor Emmanuel (Piémont) veut créer une fédération italienne sous les ordres de son roi et sans les autrichiens :
il va faire du Piémont un Etat fort (développement de l’économie, des transports, réorganisation de l’armée)
il va faire de Turin, la capitale où se regroupent les révolutionnaires (Mazzini, Gioberti)
il va s’appuyer sur le soutien des puissances étrangères conscient qu’il ne peut gagner tout seul : il participe à la guerre de Crimée au côté des français et des anglais
=> Napoléon se range du côté italien et après l’agression autrichienne, déclare la guerre à François Joseph => victoire de Magenta et Solférino

C) Emergence des aspirations sociales

La Révolution de 1848 a été annonciatrice des enjeux de la fin du XIXème siècle, à savoir la question sociale.
En effet, pour la première fois, l’aspect social a été revendiqué lors des émeutes, même s’il n’avait qu’une importance secondaire par rapport au nationalisme et libéralisme, (le monde rural n’ayant été que très peu sensibilisé par cette question).
Mais c’est pendant la révolution que Marx parvint à unir les différents courants communistes autour de sa thèse de la bipolarisation entre prolétariat et bourgeois, de telle sorte qu’il est l’un des principaux chefs de file en octobre 1848.

Conséquences du capitalisme et de l’industrialisation massive : la prolétarisation et la paupérisation des masses.
Les conditions de travail et de vie sont calamiteuses, il n’y a pas de droits sociaux, et une misère du logement.

C’est à la suite de la révolution et avec l’intensification de l’industrialisation que les penseurs vont commencer à élaborer des théories socialistes et communistes.

Engels et Marx diront d’ailleurs avoir beaucoup appris des échecs de 1848.




Conclusion :

L’Europe fut ébranlée en 1948 par une vague révolutionnaire sur fond de crise économique et politique. Mais la cause profonde était en réalité de terminer la révolution de 1789, acquérir en fait ce que l’on avait eu, pour certains Etats, en droit 70 ans plus tôt. Ces aspirations libérales, nationales et démocratiques se heurtèrent à une violente réaction des souverains. Pouvait-on dire que le printemps des peuples était sans conséquence ? En réalité, il a enclenché une dynamique d’émancipation des peuples en Italie et Allemagne, de démocratisation des sociétés et a pour la première fois évoqué la question sociale. Il a donc soulevé les principales thématiques du XXème siècle à savoir communisme, nationalisme et démocratie.



Bibliographie :
Les révolutions de 1848, Jacques Godechot, Editions Albin Michel, 1971
L’Europe de 1815 à nos jours, Georges-Henri Soutou, PUF, 2007
Introduction au XIXème siècle, Tome 1 : de 1815 à 1870, Eric Anceau, Belin

Paullaurent

Messages : 5
Date d'inscription : 14/11/2011

Revenir en haut Aller en bas

le printemps des peuples en Europe : causes et conséquences Empty merci

Message  jaco45874152 Ven 16 Mai - 8:06

merci grandement pour cette exposé qui va me permettre de ne rien branlé pendant 4 heure de recherche en court  cheers

jaco45874152
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum