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Garibaldi (fiche technique)

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Message  Ninon Ven 25 Nov - 9:01

Giuseppe Garibaldi est un général, un homme politique, et un patriote italien du XIXe siècle. Il naît le 4 juillet 1807 à Nice, alors occupée par la France. En 1815, alors que Nice est rendue au royaume de Sardaigne, Garibaldi devient sujet du roi Victor-Emmanuel Ier. Très jeune, il s'engage comme mousse et voyage à travers l'Europe méridionale. Plus tard, il rentre dans la marine de guerre du royaume de Sardaigne, et devient un chef de guerre compétent. Il voyage dans le monde entier, et naît alors, déjà de son vivant, la légende de Garibaldi.
Ainsi, comment se manifeste l'action de Garibaldi dans son combat pour ses idées ? Et en quoi ce combat a-t-il forgé la « légende garibaldienne » ?


I/ Garibaldi, guerrillero, « héros des deux mondes » (Europe et Amérique du Sud), a dédié sa vie à la défense de ses idéaux : unité italienne, démocratie, liberté.

Son voyage de 1825 dans la Rome des papes le frappe, et, « jeune patriote exalté, républicain convaincu »1, Garibaldi refuse l'ordre instauré par le congrès de Vienne. C'est durant ses périples qu'il fait la connaissance d'exilés politiques, de conspirateurs, et qu'il intègre, en 1833, le mouvement « Jeune Italie ». Ce mouvement est animé par le révolutionnaire républicain et patriote italien Mazzini, dont Garibaldi diffuse les idées. Garibaldi prend également part au complot Mazzinien de 1834, ce qui lui a valu d'être condamné à mort. Il fuit en Amérique du Sud, où il combat l'empire brésilien avec les défenseurs de la république (1837-41). Par la suite, il se bat contre le dictateur argentin Rosas aux côtés des libéraux uruguayens (1841-46).
A l'annonce des révolutions italiennes en 1848, Garibaldi retourne en Italie où il mène ses troupes volontaires au combat auprès des armées régulières piémontaises (qui ne l'ont pas toujours soutenu) contre l'Autriche. Puis il retrouve Mazzini, avec qui il défend la République de Rome et ses idéaux démocratiques. Franc-maçon, Garibaldi « s'oppose fermement au pouvoir temporel des papes »1 : selon lui, l'unité italienne n'est réalisable que par le Piémont, et elle est entravée par la présence des papes à Rome. Dans une optique unificatrice, il rejoint en 1857 la société d'inspiration monarchiste de Daniele Manin, la Société nationale italienne. D'autre part, Garibaldi prône la mise en place de sociétés de tir, afin que les citoyens s'entraînent à manier les armes.
Dans le cadre du Risorgimento, en 1860, Garibaldi conquiert Palerme et se proclame « dictateur des Deux-Siciles ». Puis il entre à Naples où il affirme sa fidélité à Victor-Emmanuel II. Bientôt la quasi-totalité du royaume est conquise. En 1864, l'objectif de Garibaldi demeure : achever l'unité. En effet, la Vénétie reste sous domination autrichienne, et Rome est toujours entre les mains du Pape. En 1870, au lieu de s'investir dans la prise de Rome aux côtés de l'armée piémontaise, Garibaldi rejoint les Français contre la Prusse : s'il s'est tour à tour opposé puis allié à la France, cela a toujours été « pour la cause de la justice », a-t-il déclaré le 13 février 1871. Il est alors élu député à Bordeaux, mais son investiture est refusée par la majorité catholique et conservatrice, ce qui provoque la démission de Victor Hugo. Garibaldi sera toutefois député de Rome en 1874.
Le combat de Giuseppe Garibaldi n'a pas été vain puisque l'Italie unifiée a pris la forme d'une monarchie constitutionnelle. Mais son combat a aussi contribué à faire de lui une légende.

II/ La légende de Garibaldi
C'est en Amérique du Sud où il défend des causes désespérées que Garibaldi a construit sa légende, directement diffusée en Italie via les journaux mazziniens. Il combat en mer comme corsaire, et sur terre comme gaucho, d'où un des éléments majeurs de son image : le poncho de la pampa et le chapeau de gaucho. A cela s'ajoute la chemise rouge. Initialement destinée aux ouvriers des abattoirs de Buenos Aires, la Légion italienne la porte en 1843 lors de la défense de Montevideo. Enfin, la « tactique militaire faite de guérilla et de charge à la baïonnette »1, garante de victoire, achève le portrait de Garibaldi, déjà légendaire de son vivant. Garibaldi se forge alors rapidement une réputation de libérateur, et partout où il va, comme à Nice en 1848, il est accueilli triomphalement. En outre, en 1850, son premier biographe ajoute à sa réputation celle d'un héros romantique.
Après l'annexion de Nice et de la Savoie par la France en 1860, les relations se dégradent entre Giuseppe Garibaldi et Camillo Cavour, homme politique piémontais et acteur de l'unification italienne. Selon Cavour, Garibaldi aurait « un cœur d'or et une cervelle de bœuf », mais la grande popularité du chef de guerre auprès des opinions publiques en Europe inquiète Cavour. En effet, la légende de Garibaldi est en perpétuelle formation. Le 11 mai 1860, il débarque à Marsala avec quelques mille volontaires. C'est d'ailleurs à Marsala, en 1892, qu'il a prononcé son « O Roma o morte ! » (« Rome, ou la mort ! »). L' « expédition des Mille de Marsala » est vite devenue célèbre. En France, Alexandre Dumas, qui a participé à l'expédition, traduit et publie les mémoires de Garibaldi. En Grande-Bretagne, l'accueil triomphal qui lui est fait lors d'une visite en 1864 est une des manifestations de la « Garibaldimania » (selon l'expression de Grévy, homme d'Etat français contemporain de Garibaldi). La Commune de Paris propose même à Garibaldi la direction de la Garde nationale.
Mais il refuse le poste, et se retire pour écrire ses Mémoires. Il exerce en même temps une « magistrature morale sur les mouvements démocratiques »1. Si la monarchie italienne alors instaurée n'est pas complètement démocratique (le Parlement est élu au suffrage restreint), il n'en va pas moins qu'elle accorde des funérailles nationales à Giuseppe Garibaldi, et tend à s'approprier la mémoire du « héros des deux mondes », notamment en érigeant la statue équestre sur le Janicule en 1895. Par la suite, la mémoire de Garibaldi est exploitée par le fascisme. Mais aujourd'hui, le 2 juin, jour du référendum qui a instauré la République en 1946, est fête nationale ; la République et Garibaldi sont alors célébrés dans un même mouvement.


Ainsi, Garibaldi est un chef de guerre qui a largement contribué à réaliser l'unité italienne. Il s'est illustré tant en Amérique qu'en Europe, où il n'a cessé de défendre la république, la démocratie et la liberté. Déjà de son vivant, il était une légende, et son image perdure encore à travers les siècles.

1 : Colon (David), L'histoire du XIXe siècle en fiches, « Optimum », Paris, Ellipses Edition, 2010, 396p.

Ninon

Messages : 18
Date d'inscription : 09/10/2011

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