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Fiche: Les Etats-Unis, une nation?

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Message  Admin Sam 26 Nov - 10:05


La Nation regroupe non seulement la notion de population, mais également une histoire, et par là même une construction en tant qu’unité géographique et politique.


I) La construction territoriale et historique de la Nation américaine

a) De l’indépendance à la constitution d’un Etat fédéral
Jusqu’à la guerre de sept ans, les 13 colonies britanniques entretenaient très peu de liens entre elles. Il faut attendre le début des contestations contre le contrôle de la Couronne (Stamp Act, Tea Act) pour que les intérêts divergents des colonies se fédèrent dans un projet commun.
Le Congrès continental de Philadelphie qui se réunit en 1774 inaugure une confédération, qui proclame son indépendance le 4 juillet 1776. Suite au Traité de Versailles du 3 septembre 1783, qui marque la naissance officielle des Etats-Unis, le choix se porte peu à peu vers une fédération des Etats. Les « pères fondateurs » rédigent la Constitution en 1787. Celle-ci est effective le 4 mars 1789.
Cette guerre d’indépendance, associée à la deuxième guerre de 1812-1815, est au fondement de la conscience nationale américaine. La Constitution, quasi sacrée aux yeux des américains, est à la base de cette Nation portée par une « Manifest Destiny ».

b) La conquête de l’ouest et la notion de « frontier »
La conquête et la maîtrise du territoire est un élément fondamental dans la construction de la Nation, d’un pays en perpétuelle expansion.
Aux 13 Etats initiaux s’ajoute en 1803 la Louisiane, achetée à la France, qui double la surface du pays. En 1819, la Floride est cédée par l’Espagne aux Etats-Unis.
Au-delà du Mississippi s’étend le « Far West », cette frontière en constante mutation au fur et à mesure des explorations et de la colonisation des immenses territoires. Cette « conquête de l’ouest » nourrit profondément l’imaginaire américain au travers de la culture et des valeurs qu’elle transmet.
En 1836, le Texas devient indépendant du Mexique avant d’être annexé aux Etats-Unis en 1845. En 1846, l’Oregon est acheté au Royaume-Uni. La même année éclate la guerre avec le Mexique qui aboutit le 2 février 1848 au Traité de Guadalupe Hidalgo : les Etats-Unis obtiennent tous les territoires situés au nord du Rio Grande. L’Alaska est acheté à la Russie en 1867. Enfin, le Nouveau-Mexique et l’Arizona deviennent en 1912 les 47è et 48è Etats, achevant ainsi la conquête du territoire national en l’espace d’un siècle.
La maîtrise de ces territoires immenses est également l’enjeu de ce siècle. Elle s’opère dans un premier temps par la création d’un réseau fluvial (1846, Canal Illinois-Michigan). Mais c’est surtout l’expansion du chemin de fer (Union Pacific Railroad, 1869) qui permet d’intégrer l’ensemble de l’espace (500 000 km en 1900).

c) Le clivage nord/sud et la guerre de sécession
Mais ce territoire en expansion tout au long du siècle reste divisé entre le sud (esclavagiste, pratiquant la monoculture du coton, démocrate) et le nord (non-esclavagiste, industriel, républicain).
La construction de la Nation américaine au XIXè siècle passe donc aussi par une Histoire commune. Or, les profondes divergences au sein du pays empêchent de parler de Nation américaine pendant toute la première moitié du siècle. La déclaration de Nashville de 1850 est en cela révélatrice de la faiblesse du lien fédéral et donc du sentiment d’autonomie étatique dans les Etats du sud.
L’évènement fondateur d’une véritable nation unie est le plus meurtrier de l’histoire des Etats-Unis : la guerre de Sécession (1860-1865). La victoire de l’Union le 9 avril 1865 (reddition du général Lee) marque la victoire de la fédération, du «Stars and Stripes », et de la liberté individuelle (abolition de l’esclavage en décembre 1865).
La période de Reconstruction (1865-1876) permet de réintégrer les Etats sécessionnistes au sein d’une fédération plus centralisée, alors en pleine croissance économique et démographique.


II) Une population face aux défis de l’expansion

a) Les populations WASP faces au "native americans »
Le premier « choc » civilisationnel à l’origine de la population américaine est celui de la relation entre les colons anglophones-protestants et les populations indigènes.
La politique d’exclusion des populations indigènes est antérieure à la construction des Etats-Unis, de même que le déclin démographique des tribus indiennes s’est amorcé dès l’arrivée des premiers colons au XVIè siècle. Au moment de l’indépendance, le territoire américain est peuplé de 4 millions « d’Etats-Uniens » et de 1 à 2 millions d’amérindiens. Aussi, les « guerres indiennes » qui perdurent tout le XIXè siècle, se trouvent être dès le début des conflits asymétriques entre une puissance expansionniste et des tribus divisées, et à un stade préindustriel.
En 1830, le « Indian Removal Act » organise la déportation des Indiens (Cherokees, Séminoles) à l’ouest du Mississipi (« Trail of tears »). Cependant, la colonisation intolérante du « Far West » empêche toute solution au problème indien, dégénérant en une lutte d’anéantissement (Little Big Horn 1876, massacre de Wounded Knee 1890).
Ainsi, la solution de l’exclusion indienne a été en grande partie orchestrée par les dirigeants politiques, qui, en exagérant la menace, ont forgé les valeurs ainsi que la culture du « Cow Boy », que Buffalo Bill et plus tard Hollywood vulgariseront à travers le monde.

a) La question noire
La question de l’intégration, ou non, de la minorité noire au sein de la Nation américaine est un des enjeux majeur du XIXè siècle.
La Traite des Noirs, pratiquée depuis le XVIIè siècle, est à l’origine d’une importante minorité noire dans les Etats du sud. L’abolition officielle de la Traite en 1808 ne met pas fin au trafic : le nombre d’esclaves passe de 500 000 en 1790 à 4 millions en 1860.
L’expansion vers l’ouest et l’accrétion de nouveaux Etat alimentent les tensions entre pro et anti-esclavagistes (« Kansas-Nebraska Act » 1854). Les contestations sont de plus en plus vives que ce soit dans le nord (société anti-esclavagiste 1833) ou dans le sud (révolte noire à la Nouvelle-Orléans en 1811, Nat Turner 1831).
La victoire de l’Union dans la guerre de Sécession marque un tournant avec l’abolition de l’esclavage et l’obtention des droits civiques pour les noirs (13è, 14è, 15è amendements). Mais la fin de l’occupation militaire de sud en 1876 entraine la mise en place d’une ségrégation raciale (lois Jim Crow) dans les Etats du sud. Celle-ci étant même légalisée en 1896 avec l’arrêt « Plessy vs Fergusson ».
La question noire reste donc en suspend à la fin du XIXè siècle, alors même que la Grande migration qui va s’opérer au moment de la 1ere guerre mondiale va profondément bouleverser ses enjeux.

b) Les nouvelles migrations de la fin du siècle => crise du « Melting Pot »
La population américaine au XIXè siècle fait face à un extraordinaire dynamisme lié à un taux de natalité élevé, mais aussi et surtout, par une immigration de masse à partir des années 1840.
Cette immigration va profondément bouleverser l’équilibre démographique du pays. Le Nord-Est, et tout particulièrement New York, devient la porte d’entrée à l’immigration européenne (Golden Door). Celle-ci, principalement d’origine anglo-saxonne jusque dans les années 1870 (Irlandais,…), devient plus généralisée. La fin du siècle voit affluer des populations d’Europe du Sud (Italiens), de l’Est (Polonais, Allemands) et même d’Asie.
Cette mutation entraine une crise identitaire dans un pays au passé historique restreint. Les américains de la « Civil War » voient affluer des populations ne partageant pas la même culture, la même langue, la même religion. Aussi la fin du siècle est marquée par des tensions intercommunautaires et par la volonté de contrôler l’immigration (Elis Island 1892, « Chinese Exclusion Law » 1888).
Malgré tout, la période qui va de 1860 à 1914 voit arriver 25 millions de migrants sur le territoire américain. Ce qui conduit à une crise du « melting pot », c’est-à-dire à une remise en question vis-à-vis du sens à apporter à la notion de Nation.


Conclusion : Le XIXè siècle est le siècle de la construction de l’Etat-Nation de par la conquête territoriale et l’Histoire. Il pose également les bases d’un sentiment national qui va trouver son plein épanouissement au cours du XXè siècle.

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